La série Cosmogonie est née du dialogue entre deux surfaces, celle d’un objet et celle de l’image photographique. Mon choix s’est porté sur un objet banal du quotidien, le tabouret.
Le tabouret, et plus particulièrement celui d’atelier, conserve sur lui, toutes les traces des manipulations qu’il subit à travers le temps, qu’elles soient appropriées ou détournées. Il devient ainsi le témoin et le dépositaire d’une richesse d’usage qui vient impacter et modifier sa surface.
Comme dans un jeu de miroir, l’assise de l’objet vient offrir, par réflexion, une assise au regard.
Par le choix d’un cadrage (vue de dessus), d’une mise en scène déterminée (exclusion de l’objet de tout contexte) et par l’agrandissement au delà de sa taille référente, En rendant cette surface visible, palpable afin d’en révéler sa singularité, le regardeur est invité à vivre une réelle expérience physique.
La dimension picturale qui ressort des hasards et accidents de la vie d’atelier donne à certains d’entre eux, par accumulation, l’allure de véritables paysages et nous rappellent les rapports ambigus entretenus entre la peinture et la photographie depuis la création de cette dernière.
Le terme « Cosmogonie » renforce l’idée d'univers déployé par chaque tabouret dans l’espace photographique, espace autonome renouvelé par le regard du spectateur.